Michel Audiard, réalisateur et scénariste français (15 mai 1920/28 juillet 1985) célèbre pour ses dialogues à l’emporte-pièce et son langage très imagé.
Ses bons mots, déjà au Panthéon des citations, sont à inscrire au patrimoine de l’humanité.
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Babette s’en va en guerre (1959) Christian-Jaque, avec Brigitte Bardot, Francis Blanche
Le monde est plein d’ennemi du Reich, camouflés, clandestins, têtus… Essayez donc de faire avouer à un Japonais qu’il est juif. Vous verrez si c’est facile… Papa Schultz (Francis Blanche)
Un Taxi pour Tobrouk (1960) de Denys de la Patellière, avec Lino Ventura, Charles Aznavour, Maurice Biraud
- Vous n’allez pas nous déballer toutes vos cartes postales, non ?!… Le couplet sur Paris, voilà deux ans qu’on en croque ! Ça revient comme du choux ! Les p’tits bistrots pas chers, les gambilles du samedi, la Place du Tertre et le Zouave du Pont de l’Alma !… Et dans cinq minutes, y en a un qui va nous sortir un ticket d’métro ou des photos d’la Foire du Trône !… Non, pour moi, tout ça, c’est râpé !… Il n’y a plus de Paris !… Il y a le gros Paris , un point, c’est marre !
– Seriez-vous insensible à la nostalgie, Brigadier Dudu ?
- Non, mais j’aime pas penser à reculons ! J’laisse ça aux lopes et aux écrevisses ! (L.Ventura/C.Aznavour)
- Faut pas faire attention, c’est une brute née de la guerre
– En langage clinique on appelle ça un paranoïaque, en langage militaire un brigadier. (M.Biraud/C. Aznavour)
Mon père est à Vichy… C’est un homme qui a la légalité dans l’sang… Si les Chinois débarquaient, y se ferait mandarin… Si les Nègres prenaient le pouvoir, y s’mettrait un os dans le nez… Si les Grecs… oui enfin, passons! (Maurice Biraud)
A mon avis, dans la guerre, il y a une chose attractive : c’est le défilé de la victoire. L’emmerdant, c’est tout ce qui se passe avant. Il faudrait toucher sa prime d’engagement et défiler tout de suite. Avant que ça se gâte… (C. Aznavour)
Je crois, docteur, que l’homme de Néanderthal est en train de nous le mettre dans l’os. Deux intellectuels assis vont moins loin qu’une brute qui marche. (Maurice Biraud)
Le Président (1961) d’Henri Verneuil, avec Jean Gabin, Bernard Blier
- Il y a des patrons de gauche
- – Il y a aussi des poissons volants, mais qui ne constituent pas la majorité du genre.
C’est toujours les mêmes qu’on cite, pas étonnant qu’ils soient connus.
Dans chaque cambrioleur, il y a un Préfet de police qui sommeille.
Il y a une chose plus grave que la trahison, c’est la bêtise.
Je suis un mélange d’anarchiste et de conservateur, dans des proportions qui restent à déterminer.
Mais, sauf pour les dictateurs et les imbéciles, l’ordre n’est pas une fin en soi.
On est gouverné par des lascars qui fixent le prix de la betterave et qui ne sauraient pas faire pousser des radis.
Le Cave se rebiffe (1961) de Gilles Grangier, avec Jean Gabin, Bernard Blier, Maurice Biraud
- Ah évidemment j’en suis pas encore aux toiles de maître, mais enfin c’est un début!
- Oh… c’est un début qui promet. Mais tu vois si j’étais chez moi comme tu le disais si gentiment, bah j’mettrai ça ailleurs.
- Qu’est-ce que je disais, y s’rait mieux près de la fenêtre. Tu le verrais où toi ?
- À la cave.
Bernard Blier/Jean Gabin
- Parce que j’aime autant vous dire que pour moi, Monsieur Eric, avec ses costumes tissés en Ecosse à Roubaix, ses boutons de manchette en simili et ses pompes à l’italienne fabriquées à Grenoble, eh ben, c’est rien qu’un demi-sel. Et là, je parle juste question présentation, parce que si je voulais me lancer dans la psychanalyse, j’ajouterais que c’est le roi des cons… Et encore, les rois, ils arrivent à l’heure…Parce que j’en ai connu, moi, mon cher Maître, des Rois… Et pis pas des p’tits… Des Hanovre… Des Hohenzollern… Rien qu’du micheton garanti croisade… Mais vous m’voyez-là, maintenant, mais moi, j’ai pas toujours tenu un clandé !… Vous avez pas connu la Rue du Chabanais… Soixante chambres !… Et y z’ont filé tout ça aux P’tites Soeurs des Pauvres !… Quand j’y pense, tiens… Alors, c’est pour vous dire que votre ami Éric, ses grands airs, y peut s’les cloquer dans l’baba !… (B.Blier)
- L’honnêteté, ça se paye. (A.Balpetre)
- L’éducation, ça s’apprends pas. (B.Blier)
- Mon cher, je sais que le dicton veut qu’on n’prête qu’aux riches… mais on n’leur prête pas à vingt pour-cent. Je n’demanderai pas mieux que d’placer votre argent dans la famille Rotschild, malheureusement…
- Oh mon cher Maître j’vous en prie ! Entre l’Baron Edouard et un traîne patins comme Eric, y’a une marge… D’ailleurs à propos d’marge, j’trouve un peu baroque d’vous prêter à huit pour-cent du pognon qu’vous faites travailler à vingt.
A.Balpetre/B.Blier
- Mais pourquoi j’m'énerverais ? Monsieur joue les lointains ! D’ailleurs, j’peux très bien lui claquer la gueule sans m’énerver ! (B.Blier)
- Dans un ménage, quand l’homme ne ramène pas un certain volume d’oseille, l’autorité devient, ni plus, ni moins, d’la tyrannie !… Et l’autoritaire, un simple emmerdeur prétentieux !… (B.Blier)
- L’affaire redeviendrait possible si on pouvait faire contrôler nos sterling par un spécialiste…
- Vous en connaissez un ?
- Le meilleur !… Pis blanchi sous le harnais, hein… Trente ans d’fausse monnaie et pas un accroc… Un mec légendaire, quoi… Les gens de sa partie l’appellent le Dabe et enlèvent leurs chapeaux rien qu’en entendant son blase… Une épée, quoi…
- S’il est aussi fortiche que tu l’dis, ce… ce Dabe, y doit avoir de gros appétits ! Combien y va encore nous piquer ?
- Si un homme comme ça entre dans la course, ça n’a pas d’prix !… Parce qu’avec lui, y’a pas d’problème… C’est comme si on s’associait avec la Banque d’Angleterre… Nos sterling, on pourra les montrer à Pinay !…
B.Blier/A.Balpetre
- T’es là pour longtemps j’espère ?
- En principe non, mais t’sais dans les affaires on sait jamais. Tu t’déplaces pour trois semaines et pis tu peux rester vingt piges, ça c’est vu.
G.Leclerc/J. Gabin
- Pour une fois que je tiens un artiste de la Renaissance, j’ai pas envie de le paumer à cause d’une bévue ancillaire!
- Une quoi ?
- Une connerie de ta bonniche…
J.Gabin/B.Blier
- Le Bon Dieu aurait pu te faire honnête, tu as de la chance il t’a épargné. (J.Gabin)
- Je connaîs ton honnêteté, mais je connais aussi mes classiques. Depuis Adam se laissant enlever une côte jusqu’à Napoléon attendant Grouchy, toutes les grandes affaires qui ont foiré étaient basées sur la confiance… (J.Gabin)
- Faire confiance aux honnêtes gens est le seul vrai risque des professions aventureuses (J.Gabin)
- Entre nous, Dabe, une supposition… Hein, je dis bien une supposition, que j’ai un graveur, du papier, et que j’imprime pour un million de biftons. En admettant, toujours une supposition, qu’on soit cinq sur l’affaire, ça rapporterait, net, combien à chacun ?
- Vingt ans de placard. Entre truands, les bénéfices ça se partage, la réclusion, ça s’additionne.
B.Blier/J.Gabin
- Le faux talbin est un travail qui se fait dans le feutré. (J.Gabin)
- J’t'enverrai un gonze dans la semaine. Un beau brun avec des petites bacchantes. Grand. L’air con
- Ca court les rues les grand cons.
- Oui mais celui là, c’est un gabarit exceptionnel! Si la connerie se mesurait, il servirait de mètre étalon! Y serait à Sèvres!
J.Gabin / F.Rosay
- Y suffit de mettre un gigot au four pour voir s’amener les emmerdeurs.
- Dans la vie, ne pas reconnaître son talent, c’est faciliter la réussite des médiocres. (J.Gabin)
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Le Gentleman d’Epsom (1962) de Gilles Grangier, avec Jean Gabin, Madeleine Robinson, Louis de Funès
Dans la vie il y a deux expédients à n’utiliser qu’en dernière instance : le cyanure ou la loyauté. (J.Gabin)
La valse triste, le troisième violon qui joue faux, le maître d’hôtel qui a un oeil sur la steppe et l’autre sur l’addition. Avoue que rien n’est changé. (J.Gabin)
- Une petite association vous intéresserait pas, non ?- J’ai horreur des mutuelles… (Jean Lefebvre/Jean Gabin)
La Bourse est la nécropole des dots bourgeoises. (J.Gabin)
- Avec les 2% de la Caisse d’Epargne, on est sûr. On est surtout sûr que ça fera pas trois. (J.Gabin)
Mais partant du principe que dans la vie, y’a des gens malhonnêtes, le seul moyen efficace de s’en défendre, c’est d’en profiter. (J.Gabin)
- Mon p’tit Lucien… Vous permettez qu’j'vous appelle mon p’tit Lucien ?
- Oh, mais ch’permets pas, ch’préconise !
J.Gabin/F.Villard
- Éh, oui, mais l’autre jour, y s’agissait d’colmater nos pertes, aujourd’hui, y s’agit d’préserver nos gains ! La tactique n’est forcément pas la même !…
- Mais si Arcan est bourré d’pissenlit, y’a pas d’risque !
- Hé… Le cheval est capricieux par nature. Et quand, par surcroît, il est toxicomane, le pire est à craindre, mon cher !…
J.Gabin/F.Villard
Jamais un cheval à moins de 10 contre 1! C’est une règle chez moi! Mais si les cotes minables vous interèssent, personne ne vous empêche d’acheter une boule de verre, du marc de café, une pendule, ou pourquoi pas, un billet de loterie! je suis expert moi, je suis pas fakir! (J.Gabin)
Nous n’avons pas étudier le cheval dans les mêmes écoles, monsieur! Vous étiez à Vaugirard quand j’étais à Saumur. j’apprenais le pas espagnol quand vous débitiez du saucisson sur votre étal, et vous en étiez probablement au steack haché quand j’enseignais le trot raccourci! (J.Gabin)
Quand on a pas une santé de cheval, on ne fréquente pas les hippodromes. (J.Gabin)
Je vous prierai de ne plus m’adresser la parole. Même de loin! (J.Gabin)
Quand une femme vous emprunte de l’argent, on ne doit jamais lui demander pourquoi. (J.Gabin)
J’ai été assez longtemps dans l’armée pour avoir une certaine expérience de la trahison. (J.Gabin)
Petit fils d’auvergnat, fils d’auvergnat et crocodile moi-même… Je refais mes additions toutes les nuits…Infatigable au bénéfice…Jamais d’indigestion… Le serpent boa. L. de Funès
J’ignorais qu’en dehors des vitres de Versailles, il existait une vue. (J.Gabin)
Drôle d’époque. Et quand je dis « drôle d’époque », je minimise. En réalité nous assistons au triomphe de la subversion. Mais dîtes-vous bien messieurs, que la subversion ne date pas d’hier. Je l’ai vu naître en 27, lorsqu’on a monté les hussards sur des motocyclettes. J’ai préféré ne pas participer à cette masquarade. Car voir Saumur transformé en garage et le cadre noir en bleu de mécanicien, c’est plus qu’un honnête homme n’en pouvait supporter. L’odeur du crottin soit, mais l’odeur du cambouis, non! (J.Gabin)
Je vais te montrer comment transformer un cheval en vison. (J.Gabin)
L’affaire va se terminer à la mondaine d’abord, en correctionnelle ensuite, et en taule pour finir! Ah c’est un joli tiercé. (J.Gabin)
Un singe en hiver (1962) d’Henri Verneuil, avec Jean Gabin, Jean Paul Belmondo
- Matelot Hénault Lucien, veuillez armer la jonque, on appareille dans cinq minutes.
- C’est parti
- Albert, je vous en prie, vous n’allez pas encore tout me saloper comme la dernière fois.
- Madame, le droit de navigation sur le Yang Tse Kiang nous est formellement reconnu par la convention du 3 août 1885. Contesteriez-vous ce fait ?
- Je ne conteste rien. Je vous demande simplement de ne pas tout me casser comme l’autre jour.
- Oh… mais pardon ! L’autre jour, les hommes de Chung Yang Tsen ont voulu jouer au con. Heureusement que j’ai brisé la révolte dans l’oeuf, sans barbarie inutile, il est vrai. On n’a coupé que les mauvaises têtes ; le matelot Hénault peut témoigner.
- Sur l’honneur.
- Bon. Nous allons donc poursuivre notre mission civilisatrice. Et d’abord, j’vais vous donner les dernières instructions de l’Amiral Guépratte, rectifiées par le Quartier-Maître Quentin ici présent. Voilà : l’intention de l’Amiral serait que nous perçions un canal souterrain qui relierait le Wang-Ho au Yang-Tse-Kiang.
- Le Yang Tse Kiang… bon…
- Je ne vous apprendrais rien en vous rappelant que Wang Ho veut dire fleuve jaune et Yang Tse Kiang fleuve bleu. Je ne sais si vous vous rendez-compte de l’aspect grandiose du mélange : un fleuve vert, vert comme les forêts comme l’espérance. Matelot Hénault, nous allons repeindre l’Asie, lui donner une couleur tendre. Nous allons installer le printemps dans ce pays de merde !
- Bon… Je vois qu’vous êtes raisonnables, j’vous laisse… J’ai des clients à servir, moi.
- Eh ! Dites donc, l’Indigène ! Un peu d’tact, hein !… Parlons d’autre chose !… Parce qu’on les connaît, vos clients ! La Wermacht polissonne et l’Feldwebel escaladeur !… Hein !… Et puis merde, j’vous raconterais plus rien, là !
- Chut, Albert ! Vous fâchez pas !
- Mais vous fâchez pas, vous fâchez pas ! Mais, nom de Dieu d’bordel, j’vous offre des rivières tricolores, des montagnes de fleurs et des temples sacrés et vous m’transformez tout ça en maison d’passe !… Vous plantez votre Babylone normande dans ma Mer de Chine !… Alors !… Matelot Esnault !
- Oui, Chef !
- On va brûler l’village !… Où sont les grenades, que j’les dégoupillent !…
- Monsieur Quentin !… Calmez-vous !… Je vous demande pardon !…
- Une reddition ?… Soit !… La main d’fer dans l’gant d’velours !… Matelot, à vos pagaies !
- Oui, Chef !
- Attention aux roches !… Et surtout, attention aux mirages !… Le Yang-Tsé-Kiang n’est pas un fleuve, c’est une avenue… Une avenue d’cinq mille kilomètres qui dégringole du Tibet pour finir dans la Mer Jaune, avec des jonques et puis des sampans d’chaque côté… Pis au milieu y’a des… des tourbillons d’îles flottantes, avec des orchidées hautes comme des arbres… Le Yang-Tsé-Kiang, camarade, c’est des millions de mètres cubes d’or et d’fleurs qui descendent vers Nankin… Et avec, tout l’long, des villes-pontons où on peut tout acheter… De l’alcool de riz, d’la religion, et pis des garces, d’l'opium… Ch’peux vous affirmer, Tenancière, que le fusilier-marin a été longtemps l’élément décoratif des maisons d’thé… dans c’temps-là, on savait rire… ì Elle s’était mise sur la paille / Pour un maquereau roux et rose / C’était un juif, il sentait l’ail / Il l’avait, venant de Formose / Tirée d’un bordel de Shangaï. î
- Oh, c’est beau !…
- C’est pas d’moi !… C’est des vapes, comme ça, qu’y m’reviennent… quand j’descends l’fleuve…
Jean Gabin/Paul Frankeur
Avec lui, si vous avez pas soif, vous serez tout d’suite servi. (Paul Frankeur)
- Pour un picon-bière, c’est moitié-moitié?
- Ca peut le devenir. Mais je saute pas un obstacle sans élan.
Une serveuse/J.P Belmondo
- Ah! Nous y voilà. Ma bonne Suzanne tu viens de commettre ton premier faux pas. Y’a des femmes qui révèlent à leur mari toute une vie d’infidélité, mais toi, tu viens de m’avouer quinze années de soupçon. C’est pire. (J.Gabin)
- Ton cient là, Fouquet. Ton espagnol. Douze verres cassés ça te dis rien?
- Monsieur. Primo, voila quinze ans que je vous interdis de me parler. deuxio, si vous ne vouliez pas qu’il boive, c’est simple, vous n’aviez qu’a pas le servir.
- Alors là monsieur, je vous retorque que, primo, je l’ai viré. deuxio, les ivrognes y’en a assez dans le pays sans que vous les fassiez venir de Paris.
- Un ivrogne?
- Ah ben oui ! Un peu ! Même le père Bardasse qui boit quatorze pastis par jour n’en revenait pas !
- Ah parce que tu mélanges tout ça, toi ! Mon espagnol, comme tu dis, et le père Bardasse. Les Grands Ducs et les bois-sans-soif.
- Les grands ducs?!
- Oui monsieur, les princes de la cuite, les seigneurs, ceux avec qui tu buvais le coup dans le temps et qu’on toujours fait verre à part. Dis-toi bien que tes clients et toi, ils vous laissent à vos putasseries, les seigneurs. Ils sont à cent mille verres de vous. Eux, ils tutoient les anges !
- Excuse-moi mais nous autres, on est encore capable de tenir le litre sans se prendre pour Dieu le Père.
- Mais c’est bien ce que je vous reproche. Vous avez le vin petit et la cuite mesquine. Dans le fond vous méritez pas de boire. Tu t’demandes pourquoi y picole l’espagnol ? C’est pour essayer d’oublier des pignoufs comme vous.
P.Frankeur/J.Gabin
- Écoute ma bonne Suzanne. Tu es une épouse modèle.
- Oh…
- Mais si, t’as que des qualités et physiquement, t’es restée comme je pouvais l’espérer. C’est le bonheur rangé dans une armoire. Et tu vois, même si c’était à refaire, je crois que je t’épouserai de nouveau. Mais tu m’emmerdes.
- Albert!
- Tu m’emmerdes gentiment, affectueusement, avec amour mais tu m’emmerdes.
J.Gabin/Suzanne Flon
- Dis-toi bien qu’si quelque chose devait m’manquer, ce serait plus l’vin, ce serait l’ivresse… (J.Gabin)
- Je crains malheureusement qu’on ne s’attache pas à une femme avec des vertus culinaires. Avec des vertus d’aucune sorte d’ailleurs.
- Il est autant anglais que Lawrence d’Arabie est arabe. Perfidie légendaire! (J.Gabin)
- Si je buvais moins, je serai un autre homme. Et j’y tiens pas. (J.P Belmondo)
- Sous prétexte de nous empêcher de boire, elles ne rêvent qu’à nous mettre en bouteille.
- Que ce soit la révolution ou la paëlla, dis-toi bien que rien de ce qui est espagnol n’est simple. (J.P Belmondo)
- Si la connerie n’est pas remboursée par les assurances sociales, vous finirez sur la paille. (J.P Belmondo)
- Une paella sans coquillages, c’est un gigot sans ail, un escroc sans rosette. (J.P Belmondo)
- J’espère qu’elle me fera tout de même la grâce d’assister à mes débuts dans les arènes monumentales… Y’aura du monde!.. Luis Miguel attire toujours la foule!.. Y’a longtemps que je rêve de triompher à Madrid… Le public sera exigeant…surtout derrière Miguelito… Je vais être obligé de prendre des risques…Je vais mettre mon costume blanc, celui de mes débuts… Vous vous souvenez de cette novillada de Tolède… Ce vent froid…Ce public affreux…Et ce taureau qui ne voulait pas mourir… Depuis j’en ai estoqué plus de cent!.. Je suis le plus grand matador français!.. Gabriel Fouquet…Plus celèbre que Fierchoul…Yo soy unico!.. Ca vous intéresse, papa?
- Peut être?
- Et qu’est ce qui vous intéresse? La matador, le taureau ou l’Espagne?
- Le voyage, votre façon de voyager
- Ah ça c’est un secret!
- Oh la la !.. Le véhicule je le connais, je l’ai déjà pris, et c’était pas un train de banlieue, vous pouvez me croire…Monsieur Fouquet, moi aussi il m’est arrivé de boire… Mais ça m’envoyait un peu plus loin que l’Espagne… Le Yang tsé Kiang… Vous avez déjà entendu parler du Yang Tsé Kiang?.. Ca tiens de la place dans une chambre, moi j’vous l’dis!
- Sûr!… Alors deux xérès?…
- Je ne bois plus, je croque des bonbons…
- Et ça vous mène loin?
- En Chine toujours, mais plus la même… Maintenant c’est une espèce de Chine d’antiquaire… Quant à descendre le yang tsé Kiang en une nuit c’est hors de question… Un petit bout par çi, un petit bout par là… Et encore, pas tous les soirs… Les sucreries font bouchon…
J.P Belmondo / J.Gabin
- Le Yang Tsé Kiang n’est pas un fleuve, camarade… C’est une avenue… Une avenue de 5000 kilomètres qui dégringole du Tibet et qui s’arrête à la mer Jaune… A gauche et à droite des jonques, des sampans… Au milieu, en plein courant, des tourbillons d’îles flottantes… Des orchidées hautes comme des arbres et des troupeaux de buffles… Des millions de mêtres en cubes d’or, de fleurs et de limon qui descendent vers Nankin, au milieu des pagodes et des ville en bois… Des villes pontons où tout est à vendre: l’alcool, le poisson cru, les putains, l’opium… (J.Gabin)
Les gastronomes disent que c’est une maison de passe et les vicelards un restaurant chinois.
Y’a pas de bonnes habitudes. L’habitude, c’est une façon de mourir sur place.
Mourir saoûl, c’est mourir debout.
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à suivre :
Carambolages (1963) Marcel Bluwal
Je me suis marié parce que ça donnait le droit à un costume pur laine et des chaussures en cuir : voilà où ça mène l’élégance.
Les Tontons flingueurs (1963) de Georges Lautner
- Bougez pas!… Les mains sur la table! Je vous préviens qu’on a la puissance de feu d’un croiseur, et des flingues de concours.
- – Si ces messieurs veulent bien me les confier…
- Si vous restiez en retrait?
- – N’empêche, qu’à la retraite de Russie, c’est les mecs qu’étaient à la traîne qui se sont fait repasser.
Alors? Y dors le gros con?… Bah y dormira encore mieux quand il aura pris ça dans la gueule! Il entendra chanter les anges le gugusse de Montauban… Je vais le renvoyer tout droit à la maison mère… Au terminus de prétentieux.
C’est curieux, chez les marins, ce besoin de faire des phrases.
Dis donc, elle est maquée à un jaloux ta nièce? J’faisais un brin de causette, le genre réservé, tu m’connais: mousse et pampre, voilà tout d’un coup qu’un petit cave est venu me chercher, les gros mots et tout!
Ecoute, on t’connaît pas, mais laisse nous t’dire que tu t’prépares des nuits blanches, des migraines… des «nervous breakdown» comme on dit de nos jours.
J’dis pas que Louis était toujours très social, non, il avait l’esprit de droite. Quand tu parlais augmentation ou vacances, il sortait son flingue avant que t’aies fini, mais il nous a tout de même apporté à tous la sécurité.
Je ne rêve pas en couleur, je ne rêve pas en noir, je ne rêve pas du tout, je n’ai pas le temps!
Je vais lui montrer qui c’est Raoul. Aux quatre coins de Paris qu’on va le retrouver, éparpillé par petits bouts, façon Puzzle. Moi, quand on m’en fait trop je correctionne plus: je dynamite, je disperse, je ventile!
L’éducation de la princesse, cheval, musique, peinture… atteint un budget elyséen. Et vos dépenses somptuaires prennent des allures africaines.
Le Mexicain l’avait achetée en viager à un procureur à la retraite. Après trois mois, l’accident bête. Une affaire.
Les cons ça ose tout. C’est même à ça qu’on les reconnaît.
Les ruptures, les retrouvailles: Les fluctuations de la fesse.
Mais dis donc, on n’est quand même pas venus pour beurrer des sandwichs.
Moi quand on m’en fait trop j’correctionne plus, j’dynamite… j’disperse… et j’ventile…
Monsieur Naudin, vous faites sans doute autorité en matière de bulldozer, de tracteur et caterpillar, mais vos opinions sur la musique moderne et sur l’art en général, je vous conseille de ne les utiliser qu’en suppositoire.
Non mais t’as déjà vu ça? En pleine paix? Il chante et puis crac, un bourre-pif! Il est complètement fou ce mec. Mais moi, les dingues, je les soigne. Je vais lui faire une ordonnance et une sévère…
Patricia, mon petit, je ne voudrais pas te paraître vieux jeux et encore moins grossier…L’homme de la pampa parfois rude, reste toujours courtois… Mais la vérité m’oblige à te le dire: Ton Antoine commence à me les briser… menues!
Le piano, c’est l’accordéon du riche.
100.000 Dollars au Soleil (1963) d’Henri Verneuil
Dans la vie on partage toujours les emmerdes, jamais le pognon.
Mélodie en Sous-Sol (1963) d’Henri Verneuil
Dans les situations critiques, quand on parle avec un calibre bien en pogne, personne ne conteste plus. Y’a des statistiques là-dessus.
La danse, c’est du pelotage: tout ce qu’on fait avec les pieds est parfaitement secondaire. Tout le monde s’en fout.
Quand tu m’as dit que tu étais un tocard, j’t'ai pas cru, mais j’crois bien qu’c'est toi qui as raison. Faut jamais contrarier les vocations, la tienne c’est d’piquer les bicyclettes et d’baluchonner les chambres de bonnes
La Chasse à l’homme (1964) Edouard Molinaro
On ne peut pas essayer d’être amoureuse de Papa. Maman a déjà essayé.
Un amant exceptionnel ne peut faire qu’un mauvais mari.
Les Barbouzes (1964) de Georges Lautner
- La retraite faut la prendre jeune
- – Faut surtout la prendre vivant. C’est pas dans les moyens de tous le monde.
C’est le sort des familles désunies de se rencontrer uniquement aux enterrements.
J’étais en oraison lorsque j’apprends l’affreuse nouvelle… Je bondis… Je vole… J’accours pour vous soutenir, Madame, dans la douloureuse épreuve que Dieu vous envoie…
La vérité n’est jamais amusante sinon tout le monde la dirait.
Ne nous fâchons pas (1966) de Georges Lautner
En cinq ans, pas un mouvement d’humeur! Pas une colère, même pas un mot plus haut que l’autre! Et puis d’un seul coup: crac, la fausse note, la mouche dans le lait! Ah, je te jure que ça m’a secoué, oui!
Le flinguer comme ça de sang froid, sans être tout à fait de l’assassinat, y aurait quand même comme un cousinage!
Le Pacha (1968) de Georges Lautner
- A quoi tu penses?
- – Je pense que le jour ou on mettra les cons sur orbite, t’as pas fini de tourner.
Quand on parle pognon, à partir d’un certain chiffre, tout le monde écoute.
Remarque que l’essentiel, c’est d’se conduire comme un homme… Partir la tête haute aux Assises, parce que après, on sait pas c’qui peut lui arriver…
Faut pas prendre les Enfants du Bon Dieu pour des Canards sauvages (1968)
- Attention! J’ai le glaive vengeur et le bras séculier! L’aigle va fondre sur la vieille buse!…
- – Un peu chouette comme métaphore, non?
- C’est pas une métaphore, c’est une périphrase.
- – Fais pas chier!…
- Ca, c’est une métaphore.
- Debout, face au mur et les paluches en l’air… que j’les vois bien.
- – On est chargé à la magnum. Si vous bougez seulement les oreilles, on vous coupe par le milieu.
La connerie à ce point-là, moi, j’dis qu’ça devient gênant.
Un pigeon, c’est plus con qu’un dauphin, d’accord… mais ça vole.
Pile ou Face (1980) de Robert Enrico
La justice, c’est comme la Sainte Vierge. Si elle n’apparaît pas de temps en temps, le doute s’installe.
Le Guignolo (1980) Georges Lautner
Un marchand de tableaux est un voleur inscrit au registre du commerce.
Garde à vue (1981) Claude Miller
Il serait normal que les assassins signalent les crimes. Après tout, ils sont les premiers informés.
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